Dernières visites à Sequoia et sur la côte ouest californienne
Pour nos tous derniers jours américains nous pouvions rebrousser chemin et visiter tranquillement la dernière partie sautée, ou aller voir entre San Francisco et Los Angeles, option que nous avons choisie.
Nous avons tous été tellement conquis par le Parc National de Redwood et les sequoias géants de la côte que nous voulions absolument aller voir le Parc National de Sequoia côté gauche de la Sierra Nevada, en dessous de Yosemite.
En sortant de Los Angeles nous traversons d’abord tour à tour, un bout de désert, puis les vignobles, et un champ de derricks avant d’entamer la route qui tortillonne méchamment pour arriver au parc conjoint de Kings Canyon et de Sequoia… au bout des dizaines de kilomètres de virages, tous nos enfants s’étaient endormis.
Le nombre de très grands arbres est beaucoup moins important qu’à Redwood, et il s’agit en fait d’une espèce « cousine » de ceux que nous avions vus, plus massifs au niveau du tronc, mais moins hauts. De plus, le parc a hélas souffert de grands feux dont un est toujours actif depuis des années, laissant un voile de fumée sur l’ensemble. Nous avons traversé à l’intérieur d’un arbre tombé et fait le tour d’arbres si remarquables qu’ils portent un nom propre et détiennent chacun leur petit record…
Et nous avons encore croisé un ours qui rôdait autour d’un des parkings très proche des hommes !
De là nous cherchons à rejoindre la côte et arrivons à Monterey qui nous a semblé très touristique.
Un peu plus au sud se trouve le petit centre-ville charmant de Carmel dont Clint Eastwood a été maire ! Epicerie fine, galeries d’art, restaurants gourmets, on a l’impression de tomber dans une bulle un peu plus luxueuse qu’autour.
De là nous entamons la descente de la côte très sauvage, dont la route sillonne à flanc de falaise laissant percer une vue plongeante sur les rochers ou plages sauvages en contrebas, de temps en temps entre la brume de l’été. Il est interdit de se garer avec un camping-car tout du long de la route… alors qu’il fait déjà nuit sommes tombés par chance sur un centre d’information où le parking reste ouvert la nuit ! Nous terminons tranquillement, et en journée, la route vertigineuse le lendemain.
A la fin de cette partie très sauvage c’est une colonie de 25.000 éléphants de mer qui ont élu domicile ! Ils sont sur toutes les iles en face et s’étalent sur plusieurs plages. Alors qu’on peut les voir par milliers en hiver à la saison des amours, en été ils sont repartis dans les mers plus froides et on en voit beaucoup moins… heureusement parce que le petit groupe encore là dégageait à lui seul une odeur déjà difficilement tenable !
Tout à côté se trouve la demeure du magnat de l’information et des médias des années 20 (il possédait 28 journaux !) qui a inspiré le personnage de Citizen Cane de Orson Welles : le Hearst Castle. Fils unique de parents ayant fait fortune dans la prospection de métaux, Hearst a hérité à 56 ans du ranch paternel et en a fait son sujet d’amusement à l’aube de la retraite. Il voulait y inviter tout le gratin et les stars hollywoodiennes qu’il côtoyait dans le cadre professionnel. Gary Grant, Charlie Chaplin, Walt Disney, Churchill et autres venaient régulièrement y passer quelques jours. Comme d’autres riches américains dont nous avons déjà visité les œuvres architecturales, il s’agit d’une collection de pièces qui viennent d’Europe, principalement de la renaissance, qui sont assemblées dans un bric et broc cafouilleux pour donner un style historique a une demeure en réalité toute neuve. Le tout est généralement grandiloquent et d’un goût douteux. Pas d’exception ici. La demeure compte 165 pièces, moitié chambres, moitié salles de bain. Hors ses murs le propriétaire avait également acheté une ménagerie d’animaux venant du monde entier, y compris un ours blanc ( ! ), créant ainsi le plus grand zoo privé des états-unis à son époque. Les piscines sont en revanche assez réussies… surtout la piscine intérieure ! En sortant de là nous avons l’impression d’avoir visité un parc d’attraction, on se gare au Visitor Center à 15minutes de la bâtisse, tour guidé obligatoire, à choisir parmi 4 ou 5 options, la valse des bus nous emmène au sommet, un guide nous raconte toute l’histoire puis on est dirigé vers un film qui nous redit toute la même histoire, les commentaires attirent systématiquement notre attention sur le fait que l’on foule les mêmes sols que les stars des années 20, comme si nous avions été invités nous aussi à cette époque, à la fin nous sommes invités à laisser une donation pour la perpétuation du lieu, privé donc, et à qui nous avons déjà laissé une somme rondelette pour participer à tout ce cirque.
Nous continuons notre route costale vers Santa Barbara où nous craquons pour un test : In and Out, un des premiers Drive-In des USA maintenant devenu chaine dans toute la Californie. C’est du fast-food mais il n’y a que trois choix au menu, ça carbure en cuisine tant le succès est au rendez-vous et les burgers sont finalement bien meilleurs qu’auprès du grand M jaune.
A ce moment il fait déjà nuit, nous ne verrons donc pas les surfeurs et villa des stars de Malibu car nous voulons nous rapprocher de LA où nous allons passer notre dernière journée.
Pour terminer en feu d’artifice nous faisons la surprise aux enfants de les emmener à Universal Studios d’Hollywood passer cette dernière journée ! Comme par hasard tout le monde est sorti du lit bien tôt cette fois…
L’intérêt principal de cette visite est que l’on nous promène dans les vrais studios dans lesquels ont été enregistrés d’innombrables films et séries culte (King Kong, Jurassic Park, le Prince de Bel-Air, Les Misérables, Blues Brothers, Retour vers le Futur, Apollo 13, Spartacus, La Liste de Schindler, La Momie, Mamma Mia, Sauvé par le Gong, et des centaines d’autres), et dans lesquels ça tourne toujours (The Voice, World of Dance, etc.) ! En ce moment ils sont en train de filmer une nouvelle version de Quantum Leap de sorte que nous n’avons pas pu voir la fausse rue de New York. On y apprend que toutes les scènes intérieures de films sont tournées dans les différents « Stage » dans le « front lot » et que toutes les scènes extérieures sont tournées dans le « back lot » dans des décors reconstitués en plein air. Nous passons donc de la maison de Psychose d’Hitchcock (dont on voit d’ailleurs le bureau à un moment de la visite), à celles des Desperate House Wives, à celle de Jessica Fletcher, au port de Jaws à Amity, à la scène du crash d’avion dans War of the World’s, etc.
C’est amusant aussi de voir quelques véhicules qui ont servi dans les films… notamment le Gyrosphère de Jurassic World qui n’a, en réalité, pas de vitres. On nous explique que les réalisateurs n’aiment pas les vitres des voitures parce qu’elles donnent de mauvais reflets à la caméra et qu’on peut y apercevoir celui qui filme ou autre… les vitres ne sont donc jamais sur les voitures au moment du tournage, elles sont toujours rajoutées en post-production !
Autre attraction mémorable, le spectacle aquatique qui a lieu dans l’ilot de Waterworld, ça dépote dans tous les sens, un avion passe au-dessus de la muraille et atterri dans la piscine où circulent les jet skis et le tout se termine en explosion générale.
Pour le reste nous avons retrouvé le même monde d’Harry Potter qu’à Orlando, et beaucoup d’autres attractions similaires.
En sortant d’Universal c’est « I’ve got a ticket for a long way ‘round… » qui joue dans les baffles nous accompagnant jusqu’au parking. Très amusant, c’est le chant sur lequel nous étions partis lors de notre fête de départ le 1er Avril 2017 et que toute la chorale de Johanna avait apprise pour l’occasion (entre autres) ! Histoire de boucler les boucles nous sommes aller dormir sur le parking du Walmart le plus proche d’Universal studio, et c’est celui sur lequel nous avions passé notre première nuit en sortant de chez notre dealer après avoir fait nos courses chez Ikea au mois de février ! Première et dernière donc…
Le lendemain nous branchons le réveil pour nous lancer dans les bagages, 4h de tri plus tard nous bouclons les valises (dont deux nouvelles que nous avons dû aller chercher au Walmart pour arriver à tout contenir).
Nous allons également nous délester d’énormes sacs au Goodwill du quartier, puis nous allons au dernier dump du voyage pour faire le ménage de notre location.
Nicolas nous dépose tous à l’aéroport avec tous les bagages et s’en va seul rendre le camping-car chez notre loueur. Plus facile pour lui de revenir en Lyft sans le déménagement et la tribu.
Il arrive à temps à l’aéroport pour nous aider aux derniers aménagements de poids, et nous voilà en salle d’embarquement avec l’aventure terminée !