24h Chrono à New York et impressions à mi-parcours

Publié le par Johanna Maccioni

Nous sommes arrivés la veille de notre départ à New York, que nous avons prévu de visiter au retour… mais il se trouve que le parrain de notre 3ème et son fils, le filleul de Nicolas étaient en vacances à New York en famille depuis quelques jours, et nous avions programmé un rendez-vous sur Times Square avant notre départ !

Après avoir traversé Istanbul, Téhéran, Tokyo, Kuala Lumpur, Bangkok et bien d’autres grandes villes… Nicolas peut désormais rajouter New York à son palmarès des conduites les plus sportives avec un camion ! Le plus compliqué étant de voir des panneaux « clearance » avec une hauteur moins élevée que la nôtre à la dernière minute, nous obligeant à sortir de la route aux derniers moments ! Lors de cette expédition traversée de ville nous sommes passés sur le pont de Brooklyn, avons vu la statue de la Liberté de loin, et la Skyline de Manhattan by night. Nous nous sommes garés sans trop de mal tout près du Rockefeller Center, mais nous avons mis tellement de temps à arriver à, puis traverser New York que nous sommes arrivés bien trop tard à notre rendez-vous. Nos amis étaient déjà repartis, mais nous avons tout de même profité de l’ambiance de Times Square en ayant l’impression d’être en plein jour alors que nous étions déjà tard dans la nuit !

24h Chrono à New York et impressions à mi-parcours
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Pour dormir nous nous sommes rapprochés de Central Parc où les voyageurs précédents nous avaient mâché le travail en nous indiquant les endroits plus facilement « garables », et nous avons trouvé sans trop tourner.

Au petit matin, mauvaise surprise : notre dernière a développé une laryngite terrible avec la gorge complètement encombrée, et le nez terriblement bouché également. Résultat, elle était en train de s’étouffer… prenant son air très difficilement. Nicolas s’est jeté sur son volant pour que l’on se gare devant des urgences pédiatriques, pas trop rassuré. Il a également sorti un petit nébuliseur portatif de derrière les fagots et a copieusement arrosé l’appareil respiratoire de sa fille de Ventoline.

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Elle commençait à aller mieux mais ce n’était pas flagrant. Et nous étions inquiets pour le vol prévu pour le soir même, si jamais elle s’étouffait de nouveau nous n’avions pas d’options de soin au milieu du ciel. Il préférait donc qu’elle ait tout de même une dose de corticoïde, mais pour cela il faut l’ordonnance d’un médecin inscrit aux USA. Nous nous mettons donc en quête d’un endroit prêt à recevoir notre fille le jour même… aucun pédiatre n’accepte de nous prendre, arguant que nous ne sommes pas inscrits chez eux, qu’ils ne connaissent pas l’historique de notre enfant, qu’il n’y a pas de place avant trois semaines… bref. Nous nous tournons vers un centre privé de médecine générale « d’urgence » qui prend en consultation sans rendez-vous, moyennant 225$, sans remboursement en ce qui nous concerne… re-bref. Elle est vue dans la matinée, nous obtenons notre médicament qu’elle a d’ailleurs pris très péniblement. Plus rassurés, nous re-fixons rendez-vous à nos amis pour une balade autour de Central Park et un déjeuner très sympathique tous ensemble.

24h Chrono à New York et impressions à mi-parcours
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Est rapidement venue l’heure de rejoindre notre connaissance qui a très gentiment accepté que l’on gare notre camping-car dans son jardin pendant un mois, à Huntington sur Long Island à deux heures de route du centre. Mais dans la série journée de m…. nous avons pris deux heures d’embouteillages dans les dents, en plus des deux heures de trajet que nous avions déjà prévues !

24h Chrono à New York et impressions à mi-parcours
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Il fallait bien sûr que l’on vidange aussi le camping-car avant de le laisser. Résultat, nous sommes arrivés à l’heure où nous devions partir pour l’aéroport. Et, faute d’internet depuis plusieurs jours, nous n’avions pas pu précisément organiser la façon de nous y rendre… aucun taxi n’a accepté de prendre six personnes, Uber bloquait sur la page d’encodage de la carte de crédit, inopérant. Notre hôte a heureusement eu le reflexe de prendre les horaires de train : départ dans 10 min ! Il a téléphoné à un de se amis qui possède une camionnette et lui a demandé de tout lâcher pour venir nous chercher immédiatement et nous conduire à la gare, il est arrivé cinq minutes plus tard, le temps que nous avons eu pour faire nos modestes bagages - cabine, nous n’avons pas pris de bagages en soute pour ce trajet- et dans les dix minutes nous étions dans le train.

24h Chrono à New York et impressions à mi-parcours
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Mais avec beaucoup de pessimisme pour la suite du trajet : notre train arrivait à 20h09 à Penn Station au centre de NY, le train suivant de NY à l’aéroport partait toutes les 40 minutes selon notre guide, 25 minutes de trajet, nous devions encore prendre un Air-train à l’arrivée pour nous mener au bon aérogare, et trouver notre guichet d’enregistrement qui fermait à 21h25 !! Mission impossible.

Et bien nous nous sommes débrouillés comme des As c’était inespéré, arrivée 20h09 en effet, à 20h16 nous étions dans le train suivant ! A 20h41 à l’aéroport, à 20h55 dans le Air-train, à 21h05 dans le bon aérogare, et à 21h15 devant notre guichet… à 10 minutes de la fermeture !! Un peu décoiffés certes, mais Pfffiou, vraiment soulagés !

24h Chrono à New York et impressions à mi-parcours

Avec une telle journée, nous étions tout à fait mûrs pour nous laisser tomber dans nos fauteuils d’avion et dormir sans aucun problème pendant tout le trajet.

Et c’est encore 24h plus tard que nous sommes finalement arrivés sur le bassin d’Arcachon… avec le décalage horaire dans les dents, donc toujours aussi épuisés, et bien contents de prendre une pause de quelques semaines !

24h Chrono à New York et impressions à mi-parcours

Parmi nos priorités dans les problèmes à résoudre pendant cette période pour repartir du bon pied :

  • Nous inscrire à la sécurité sociale française, et mieux combiner notre assurance complémentaire pour les USA.
  • Ouvrir un autre compte en banque pour pouvoir augmenter nos capacités de cartes de crédit qui nous plafonnent les dépenses tous les mois, alors que c’est notre unique moyen de paiement (nous n’avons pas de carte de débit aux USA).
  • Trouver une solution pour que nous n’ayons plus de coupure internet en fin de mois.
  • Remplir beaucoup plus sérieusement nos trousses de médicaments !

A mi-chemin, il est grand temps de vous livrer quelques-unes de nos impressions globales.

Pour les enfants d’abord :

  • Le top 3 que Bathille a préféré ce sont les parcs d’attraction, Washington avec la Maison Blanche et les grands centres commerciaux, et la Nasa. Ce qu’elle n’aime pas aux Etats-unis c’est que les gens parlent anglais, et que ce n’est pas bon pour manger. Ce qu’elle aime bien c’est tous les magasins, les musées intéressants, et faire la fête aux Etats-unis (ce qu’elle a vu des fêtes à Miami Beach !).
  • Pour Colomban : en première place les parcs d’attraction également, puis les voitures à Los Angeles, les paysages de cactus en Arizona… et il ne s’arrête plus, le Carnaval, le musée du désert, les cerfs qu’on voit le soir sur le bord des routes, les alligators quand on peut se mettre juste à côté… c’est celui de nos enfants qui se montre toujours le plus motivé pour tout ! Ce qu’il n’aime pas aux USA, c’est qu’il y a des homeless partout. Ce qu’il aime bien, c’est apprendre l’anglais.
  • Pour Albe : elle a préféré l’univers d’Harry Potter aux studios Universal, Venice à Los Angeles et Miami Beach. Ce qu’elle n’aime pas, c’est qu’il faut parler anglais. Et ce qu’elle aime bien : tout le reste. J’ai bien peur qu’on ne puisse en tirer davantage…
  • Enfin pour Arthaud : Ce qu’il a préféré c’est El Paso (nan… blague), c’est donc la Nasa, le tour en Airboat dans les Everglades et les barbecues de brisket au Texas notamment. Ce qu’il n’aime pas : que les Américains ne font pas d’efforts pour l’anglais, être entouré de gens armés et qu’on peut tuer qui on veut. Et ce qu’il aime bien : la nourriture, surtout la viande et les tacos, que les gens sont libres de faire ce qu’ils veulent, les villes modernes.

Pour les parents c’est beaucoup plus difficile de se faire un top 3, mais si on se prête à ce jeu difficile, Johanna retiendra le Saguaro National Park avec les milliers de cactus, la créatrice de bottes de cowboys uniques, les visites dans et autour de Philadelphie. Et pour Nicolas ce seront plutôt les rencontres Houstoniennes et Roumaines, les barbecues, White Sands, le volume du Rodéo, le Honky Tonk, l’Airboat, trop de mal à choisir aussi.

Ce que nous aimons moins dans ce pays :

  • L’attitude des conducteurs globalement, qui ont le droit de dépasser par la droite, et qui accélèrent systématiquement lorsque Nicolas met son clignotant pour se rabattre et tenter de sortir de l’autoroute. Un paquet de jurons sont nés de cette situation infiniment répétée !
  • Le côté superficiel de la plupart des rencontres avec les Américains. Certes nous ne voyageons plus dans un camion hyper voyant et insolite qui facilitait grandement les rencontres, certes il y a littéralement mille milliers de RV sur les routes, mais si l’on doit comparer à tous les autres pays que nous avons traversé, nous n’avons presque pas rencontré d’américains en plusieurs mois de voyage, ce qui est tout à fait inhabituel nous concernant !
  • Le fait qu’il n’y ait pas d’accompagnement public au niveau psycho-médico-social nous choc vraiment, le nombre de personnes qui dorment couchés dehors n’importe où - beaucoup ayant visiblement de grosses difficultés au niveau de leur santé mentale - et ce avec des températures parfois glaciales à l’extérieur, et qui ne reçoivent aucune aide, nous semble - de loin - beaucoup trop important.
  • Le nombre de déchets créés est démentiel. La plupart des restaurants servent les plats dans du jetable !
  • La façon dont est organisé le système de santé, la difficulté d’accès aux soins et le prix édifiant de la consultation de médecine générale, ce n’est hélas pas une légende !
  • Nous sommes très loin des grands espaces et des endroits de rêve pour passer la nuit. Il y a bien sûr quelques exceptions, mais globalement le pays est très urbanisé partout, et nos options de parking pour la nuit sont extrêmement limitées. Nous avons passé la plupart de nos nuits sur les parkings de Walmart (supermarché) et de Cracker Barrel (chaine de restaurant) qui acceptent les RV pour la nuit.
  • Le prix de ce voyage aux USA, le pays a connu une inflation de 16 % ces cinq dernières années, et de 8% ce dernier mois de mars, ce qui est totalement historique et n’avait jamais eu lieu. Les salaires sont de 30-40% plus élevés qu’en France et notre portefeuille le ressent ! Tout nous parait très cher, nous dépassons largement le budget prévisionnel que nous avions calculé. Ce qui n’est pas habituel pour nous, c’est de ne pas avoir les prix systématiquement affichés (ce n’est pas obligatoire), et c’est de devoir calculer de rajouter à chaque fois les taxes (quelle que soit la dépense) et les « tips » de 20% (dès que nous nous frottons au service d’un guide/serveur…) aux prix lorsqu’ils sont affichés. Nous déplorons également qu’il n'y ait jamais de prix familial de prévu, quel que soit le nombre d’enfants, tout le monde paie plein pot. Et pour finir, nous l’avons déjà écrit, nous sommes frappés de voir à quel point le secteur de la culture est onéreux. Heureusement que nous ne devons pas nous frotter au système éducatif, d’après ce que nous avons compris, là c’est le pompon !
  • Le fait qu’il y ait très peu d’accès à des wifi gratuits, du moins ouverts au téléchargement, et/ou qui permette d’accéder aux comptes en banque, et, ce n’est jamais arrivé, que l’on puisse capter depuis notre camion.

Plusieurs points plutôt négatifs donc, à l’inverse nous avons apprécié :

  • La patience des Américains qui sont très réglos et qui n’ont pas du tout l’esprit « français » de gratter quelques places dans les files d’attentes, bousculer, etc. Les gens tiennent tous la porte par exemple.
  • La sympathie générale et la bonne humeur de chacun, personne ne s’énerve, tout est pris avec bienveillance, écoute et compassion.
  • Le sens du spectacle et les mises en scène toujours géniales auxquelles nous avons eu droit dans toute une série de visites et sorties. Plus généralement, les moyens sont donnés pour faire des choses grandioses.
  • Le pragmatisme qui plane : à une boutique de musée nous avons acheté une babiole et Nicolas souhaitait un café vendu dans le snack juste à côte… comme nous ne voulions pas payer deux fois nos frais de cartes nous avons demandé si c’était possible de payer le café à cette caisse là, de la boutique : « Mais bien sûr, et je vais vous chercher votre café, ce sera plus rapide que de faire la file de l’autre côté et leur expliquer… ». Jamais nous ne verrions cela en France ! Certains supermarchés sont ouverts toute la nuit… Et globalement, dès que l’on est disposé à payer, toutes les portes s’ouvrent…
  • La diversité des visites, il y en a vraiment pour tous les goûts. Chaque état a son identité propre. Nous pensions surtout voir de grands parcs nationaux et de beaux paysages (très variés aussi d’ailleurs), mais la culture locale est finalement bien plus riche que ce à quoi nous nous attendions. Et pour les amateurs d’art, c’est même Byzance !

Quant à l’organisation globale de notre voyage et la façon dont cela se passe dans notre famille :

  • Nous sommes ravis de l’espace dans notre camping-car, et de son confort, que nous n’avions pas dans notre précédent voyage. Cette fois-ci nous avons de vraies toilettes, avec une chasse d’eau et des « dump stations » partout. De l’eau chaude, un frigidaire qui fonctionne, du chauffage qui fonctionne. Nous pouvons séparer plusieurs espaces dans le camion à l’aide de portes en accordéon ou de rideaux : l’espace arrière « chambre d’enfants » ferme complètement. Idem pour la salle de bain/WC qui peut faire une seule pièce en fermant des portes de chaque côté. Idem pour la capucine qui a son rideau. Et nous avons réellement confiance en la solidité mécanique de notre camion, cela n’a pas de prix !
  • Et son corollaire : nos enfants sont donc beaucoup plus faciles à « gérer » car nous pouvons les séparer sans problème en cas de disputes. Chacun peut vraiment avoir son espace de tranquillité. On ne s’entend pas parler d’un bout à l’autre du camion. Même pendant le travail scolaire, chacun peut avoir sa banquette sans avoir besoin de partager. Un énorme soulagement pour nous que de pouvoir « respirer » dans notre habitat.
  • Nous voyageons globalement assez vite, mais on se connait au niveau de ce rythme. Et cela nous correspond plutôt bien. Même si nous aurions bien sûr aimé avoir quelques jours de plus par ci par là et que nous avons parfois dû choisir parmi les visites ou avorter des détours, hélas si on traine un peu trop, ça flotte un peu et tout le monde se dispute alors beaucoup plus facilement !
  • Nous tenons le bon bout au niveau scolaire, tout le monde est à jour dans ses cahiers, et les enfants ont tous des obligations de lectures auxquelles ils se tiennent également. Si on rajoute que leur culture générale grossit à vue d’œil, et qu’ils progressent nécessairement en anglais, ils ne sont pas en reste dans ce domaine.
  • Nicolas ne se plaint pas de la conduite, il n’y a eu que très peu de jours où nous avons dû rouler de nombreuses heures. La plupart du temps nous roulons deux heures par jour, et pas tous les jours, ce qui est tout à fait tenable.
  • Johanna se dépatouille dans l’organisation globale, il y a quelques ratés mais finalement assez peu compte tenu de tout ce qu’il y a à lire/anticiper.
  • En revanche ce qui a été plus difficile est que nous avons été beaucoup malades, plus que dans notre précédent voyage lors duquel nous n’avons pas dû utiliser le moindre médicament. Cette fois-ci les enquiquinements de santé ce sont enchainés : rage de dent, allergie à l’antibiotique, sandflies, gros rhumes pour tout le monde qui a fini en laryngite pour la dernière.
  • Et bien sûr, il ne faut pas rêver, nos enfants se disputent énormément, ne veulent pas se lever le matin, ne veulent rien visiter, et trouvent tout nul au moment où on leur propose quoi que ce soit. Mais comme disait si justement notre créatrice de bottes : « I have exactly the same at home !!! ». En effet, je ne suis pas sûre que ça aurait été bien différent depuis la maison !  Toujours est-il que cela nous demande beaucoup d’énergie de motiver la troupe et de la rendre prête à la sortie, c’est finalement cela qui nous épuise le plus.
  • Et sans doute un dernier point négatif, en plus du voyage nous essayons déjà de préparer la suite : nous stressons déjà pour la mise en vente du camion, sommes happés par une série de démarches administratives pour notre réinstallation, pensons déjà au futur logement, démarchons les écoles, etc. Comme lors du précédent voyage nous arrivons à la conclusion que ce serait tellement plus simple de seulement voyager, sans avoir à s’occuper d’un déménagement en même temps, soit en retrouvant nos pantoufles à l’arrivée. Mais visiblement… nous n’avons pas appris de notre expérience passée !

Nous vous laissons donc sur ces impressions plus générales et allons profiter de notre pause, y compris du blog, ceci pour mieux se retrouver mi-mai pour la deuxième moitié du périple !

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